Il y a 2 semaine dans l’une de mes retraites j’ai eu le privilège de rencontrer 16 femmes merveilleuses comme dans toutes les retraites et tous avec des histoires magnifiques comme toujours, pas de meilleurs histoires que d’autres mais que des histoires qui ont besoin d’être dites et entendues…
A travers mon cycle actuel et le chemin parcouru de la dernière année versus où j’en suis, deux femmes ont toutefois été assurément mise sur mon chemin pour faire une liaison avec ce petit quelque chose qui manquait ici maintenant pour poursuivre ma merveilleuse mission de transmettre sans censure.
Ces 2 femmes ont en fait perdues chacune leur fille d’un suicide suite à une grande soif de réussite et de paraître pour être entre autre, respectées dans leur milieu… Ce qui m’a particulièrement touché davantage c’est que l’une d’entre elle a littéralement dit : « nous vivons dans une société ou la dépression est sujet tabou et ou le système de santé ne priorise pas la santé et ceci doit cesser»…ces 2 femmes qui ont décidé de mettre fin à leur jour étaient en fait des médecins. Pouvez vous vous imaginer aller voir votre médecin pour lui parler de votre état sombre et savoir qu’elle est elle même en dépression ? Et bien moi je l’ai déjà vécu, elle n’avait pas besoin de me le dire de par mon métier de thérapeute c’était visible à l’œil nu, mais pour moi elle n’était pas mauvais médecin pour autant, mais force d’admettre que j’espérais qu’elle agisse avant qu’il soit trop tard…ce qu’à mon grand bonheur elle a eu la conscience de faire pas longtemps après. Malheureusement majorité des gens voient les gens qui ont comme mission d’aider les autres de quelques façons que ce soit, comme des gens invincibles et aussitôt qu’ils montrent un moment de « fatigue » ou « perte de jouissance de vie » ils les jugent sur la place publique ou les abandonnent comme si tout à coup ils avaient la peste.
J’entends cette maman dire ma fille était pleine de vie et de projets jusqu’à ce qu’elle entre dans la pratique… et que la fameuse phrase populaire devienne chose courante : « je n’ai pas le temps », « un jour j’irai », « c’est juste un coup à donner »…
Et j’entends l’autre maman à travers son témoignage lors du partage dire à toutes les autres jeunes femmes :
« A 60 ans il a fallu que je perdre ma fille pour comprendre l’importance capitale de prendre du temps pour moi et il ne me reste pas autant de temps que vous…vous avez encore toute la vie devant vous, arrêtez de vous mettre à la fin de votre liste de priorités et permettez vous des espaces pour vous tant que vous le pourrez » et j’ajouterais…enlevé vous cette pression de vouloir plaire à tous, à votre communauté, votre milieu de travail, votre famille…personne ne devrait vous forcer à renier votre source.
J’ai échangé avec l’une d’entre elle sur mes tentatives passées en lui mentionnant que j’avais osé m’exprimer ouvertement entre autre l’été dernier sur mon état sombre afin de trouver de l’aide mais davantage éveiller d’autres âmes perdues comme moi… à travers cette vérité affichée, j’ai perdu tellement de gens autour de moi et de clientes que j’avais jadis aidé à passer à travers leur phase sombre… qui tout à coup se voyaient déçues de voir leur « thérapeute » échouée. Comme si tout à coup je devenais une « imposteur ». Moi qui a toujours parlé le cœur grand ouvert à travers mes partages. Je sais je sais ça dérange…force d’admettre que c’est pas la meilleure façon pour se faire des amis ;).
Et ces 2 mamans de me dire de continuer à dire tout haut ce qui a été ma vérité car c’est ainsi que l’on aidera d’autres femmes et hommes à s’exprimer haut et fort sans avoir honte. Et que l’on évitera d’autres pertes de gens que l’on aime.
Donc en hommage à ces 2 mamans et leurs filles et tous les autres personnes qui ont perdu un être cher, car ils n’ont pas osé demandé et en hommage à toute celles qui se battent pour paraître aux yeux de la société en reniant leurs limites et leur source…j’ose davantage….
J’ai été de celles qui :
– N’avait que comme focus la réussite et le succès sous toutes ses formes
– Qui ne prenait pas de congé de maternité car en affaires on a pas de temps à perdre
– Ne se permettait pas des périodes de repos ou de larmes car tout ça c’était pour les FAIBLES
– Ne dormait qu’entre 3 à 5 heures par nuit car j’étais une machine et fière de l’être
– Passait son temps à faire semblant dans le monde externe d’être parfaite et devenait un monstre à la maison avec mes enfants et mon mari…je vivais dans la honte de l’imposteur
– m’anestésiait en developpant plusieurs toxicomanies pour ne pas voir ma réalité lors de périodes plus intenses avec de l’alcool, des dépenses matérieles inutiles, par le travail , l’entrainement excessif….
Et plus encore….la liste est immensément longue….
J’ai été de celles qui se fesaient croire qu’elle était heureuse car j’avais tout pour l’être : Matériellement, physiquement, profesionnellement et familial…. Ne laissant aucune place à celle qu’elle était réellement.
« Comme ce genre de photo que tu exposes et qui donne envie aux autres de devenir…plutôt que de se laisser être. Et oui tout semblait donc bien parfait sur cette image de paraître, qui pouvait savoir ce qui se passait réellement dans ma tête 😉 »
Et un jour les fils se touchent à force d’accumulation, le physique te parle avant par marque d’irritation, fatigue, manque de concentration et puis perte de contrôle de ta tête comme si tu perdais d’un seul coup tous tes points de repères… on te traite de folle, de dépressive, de bipolaire, de double personnalité, de faible…alors que tu as toujours été celle donc une grande majorité voulait ressembler.
Et c’est lorsque tu vois que l’une de tes filles a suivi ton modèle pour devenir comme toi et que dès son adolescence elle se tape des crises d’angoisse en te disant qu’elle veut être comme toi, que tu réalise l’ampleur de tes dégâts…il ne s’agit plus que de toi mais de ceux qui t’entourent. Malgré cette claque qui t’éveille, le mental est malade et les autres tu finis par t’en foutre…car tu te dis justement que tu ne peux pas leur faire vivre ta souffrancem tu ne VEUX PAS leur faire vivre ta souffrance et qu’ils seront assurément mieux sans ta lourdeur.
Et puis il y a ce jour où tu t’es relevé et tu es en reconstruction dans ton monde physique suite à multiples pertes et tu te sens plus forte que jamais auparavant à travers ta vulnérabilité, plus riche à travers ta pauvreté, plus solide à travers ta souplesse…et tu veux le crier à tous et chacun…tu as la recette… et puis la jalousie, le jugement des autres qui ont honte de leur propre souffrance te rejettent. Tu te retrouve comme entre deux mondes. Tu dois rester solide et tu continue à croire en tes rêves car tu as espoir et tu sais que tu es à la bonne place, du moins ton cœur plein de cicatrices le sais.
Et il y a ce jour où tu en veux à ceux qui sont rendus sur les grandes scènes pour crier haut et fort que tu peux être heureux et sourire chaque jour et qui sont aux yeux du grand public des modèles parfaits. Ce sont entre autre eux qui incitent les gens à s’éloigner des gens qui ont besoin d’aide car ils peuvent devenir toxiques…et ainsi les gens ne savent plus faire la différence entre cette personne qui a réellement besoin et celle qui est toxique, celle qui s’exprime versus celle qui se victimise.
Et puis il y a ce jour où tu ose demander…au risque de te faire rejeter encore et encore et c’est en effet ce qui arrive, mais il y a aussi ce même jour où la vie te présente d’autres âmes de cœur qui sont à ce moment là les personnes qu’il te faut pour ce chemin que tu as cru prendre seul.
Certains sont passés à côté du trou où je suis tombé en ignorant mes cris car probable qu’ils entendaient l’écho des leurs qu’ils se refusaient à entendre….et d’autres se sont arrêtés et m’ont tendu la main avec un regard non pas de pitié mais de compassion.
« Photo de cet époque pas très lointaine, où mon mental avais prit le contrôle pour arrêter de vivre, ça a commencé par ne pas manger pendant des jours…j’ai perdu 15 livres en moins de 13 jours. c’est plusieurs mois plus tard que j’ai réalisé que l’intelligence de vie avait fait son travail dans la conscience pour que sans avoir à demander de l’aide de vive voix les gens pourraient VOIR qu’il y avaient quelque chose qui n’allait pas…mais vous savez quoi au bout du compte on me disait que j’étais…belle. Et moi j’avais juste envie de crier…NON NON NON je ne vais pas bien….can’t you see it… bref d’autres l’auront vu »
OUI à 3 reprises dans ma vie, j’ai voulu abandonner, ma lettre était prête, le mental avait littéralement brisé le pont qui le liait à mon cœur et la seule possibilité qu’il me restait était d’appeler à l’aide ou de passer à l’acte. J’ai passé à l’acte une fois à 22 ans mais la mort ne me voulait pas, du moins pas sous cette forme, on m’a trouvé juste à temps.
Oui j’ai lontemps pensé que j’étais FOLLE, BIPOLAIRE, MALADE MENTALE…et certains le croient encore depuis que pour ma part je me sens enfin humaine et en connexion avec ma source comme jamais…j’ai enfin compris que chez la femme on a des cycles et que chaque période du cycle détient ses énergies et que c’est en les respectant que l’on apprend à s’accepter et à vivre sans censure. Mesdames nous ne sommes pas fait pour être « équanime » ici sur cette terre. Nous avons des hormones et des cycles. Les entendre et les honorer c’est se respecter, les ignorer c’est renier son essence et par le fait même sans essence nous ne sommes juste rien….
J’aurais aimé faire ce texte sur une page et je pourrais aussi faire un livre avec ce seul sujet…beaucoup top long à déplorer.
Je suis Linda Harrisson une femme qui a eu, qui a et qui aura encore ses hauts et ses bas….ici maintenant je vais bien pour ne pas dire de mieux en mieux car l’expérience me donne de plus en plus d’outils, mais malgré tout aujourd’hui je sais que personne n’est à l’abri de chopper un énorme virus au niveau du mental que j’appellerai ici la « dépression », ni même moi malgré multiples outils, si je laisse le mental à nouveau prendre le contrôle de mon coeur, de ma source, de mon être, mon âme.
Je remercie ces femmes courageuses qui avaient un sourire et une joie de vivre éblouissante d’avoir été mise sur mon chemin pour me partager leurs histoires sur le suicide de leur fille…certains auraient ressentis un malaise de parler de leurs tentatives mais ces deux femmes m’ont donné le courage et plus encore m’ont fortement encourager de continuer à partager mes histoires car au bout du compte dans le partage, elles se terminent toujours magnifiquement bien.
Peace, luv et la maladie mentale n’a pas de statut xxx