J’ai pas été élevé dans une famille que l’on considérerait ‘modèle’. Pour ma part je croyais que toutes les familles étaient comme la nôtre mais au fur et à mesure que je sortais de chez moi je me rendais bien compte que ce n’était pas le cas. Je me suis promise que si un jour j’avais des enfants (et j’en voulais) il ne grandirait pas dans ce même climat.
J’ai eu mes 3 amours, oh seigneur j’en remercie la vie chaque jour. Le premier a été le début d’un autre cycle de changement je devenais enfin une vraie femme mais surtout je déciderais de faire la paix avec la vie et de vouloir demeurer en vie plus que jamais puisque dorénavant j’avais une autre vie entre les mains.
Je suis devenue comme bien des mamans croyant que c’était le bon modèle, une SUPER WOMAN. A travers travail acharné temps plein, entraînement pour préserver mon corps tel qu’il était, construction de nouvelle business avec le conjoint, rénovation de maison et j’en passerai… mes enfants ‘paraissaient’ toujours impeccables. Partout où nous passions on nous gratifiait de compliments sur leur politesse, leur façon de se tenir et d’être habillé. On était tellement fière. On nous qualifiait de famille parfaite, on est hot, on travaille fort et on réussi à élever des beaux enfants comme ça…wow.
Et puis un jour la fatigue extrême ou burn out.. je sais pas je ne vais jamais consulté je m’écoute c’est tout. Mes enfants ont 2, 6 et 8 à l’époque, et je pleure et je pleure et je pleure… mon côté sombre refait surface. Je les regarde et je me sens indigne de les avoir reçu. Ai-je été une bonne maman ? Suis-je une bonne maman ? Je ne suis pas douce comme les ‘modèles’ de bonnes mamans, je crie lorsque je suis fâché, j’ai peu de tolérance et je suis impatiente. Non je ne suis pas digne d’avoir reçu ces amours dans ma vie. Et ils me voient pleurer, ça y est je vais les traumatiser…. OMG je n’en peux plus je voudrais disparaître pour les libérer de ce mauvais ‘modèle’.
Etant une guerrière de premier rang et me disant à l’époque que les dépressions et burn out c’est pour les faibles (OUF un autre chapitre à suivre sur cette ancienne pensée), je me remet (ou je crois m’être remise) vite sur pied mais cette fois-ci je me donne le DROIT de prendre du temps pour moi. À partir de ce moment là je me permets des gâteries pas pour nous, mais pour MOI. Je me permets de me faire plaisir et le défi fût de le faire SANS culpabilité et croyez moi ça c’est un autre cycle pas facile. Et comme j’étais une femme qui n’avait pas de juste milieu et bien j’ai été dans l’autre extrême et la vie me projetant l’image de ma mère dans plusieurs de ces situations. Cette mère que j’ai tant jugé et critiqué de ne pas avoir été une bonne maman. Et me voilà malgré multiples chemins empruntés pour ne pas être comme elle à me retrouver dans ce même ‘pattern’ de jugements et de critiques envers moi même dans mon propre rôle de maman.
Et puis un jour, pas très longtemps après mon divorce je me suis surprise à répéter un passage déclencheur identique à ce qu’elle avait fait autrefois et qui avait été inconcevable pour moi. Je suis allez voir ma maman et lui ai demandé pardon de l’avoir jugé toutes ces années. Pour la première fois je comprenais tout ce qu’elle avait du vivre comme souffrance, tristesse elle aussi à vouloir élever ces 4 enfants avec le peu d’instructions, de modèle et d’amour qu’elle avait eu.
À travers toutes ces erreurs commises j’ai toujours su qu’elle m’adorait plus que tout au monde car elle le démontrait bien à sa façon, sa façon qui ne me convenait pas puisqu’elle ne faisait pas partie des annonces de ‘modèle’ de maman parfaite.
De même façon que malgré toutes mes erreurs commises mes enfants savent et je leur ai toujours dit à quel point je les AIMAIS plus que tout au monde. Et que pour pouvoir les AIMER davantage je me devais de m’aimer avant tout et de pardonner les erreurs commises de mes parents mais avant tout de pardonner mes propres erreurs. C’est le travail que j’ai eu à faire aux cours des dernières années de m’AIMER MOI en tant qu’individu et non maman, femme, entrepreneur ou modèle de la société quelconque et de pardonner à ceux qui m’ont donné la vie et à moi-même et accepter mon côté authentique et unique.
Aujourd’hui à travers toutes les épreuves que je vis, je suis plus calme, plus sereine et plus aimante que jamais je ne l’ai été auparavant avec mes amours. A travers toutes ces pertes et douleurs ils ont retrouvé leur modèle exclusif de maman, mais par dessus tout à travers ce cycle de changement je viens de leur transmettre un beau modèle de ce qu’est réellement la vie. La vie ne peut pas être parfaite, les mamans, les papas, les enfants ne sont pas parfaits même si on y travaille. Permettons nous d’être imparfait et de s’aimer tel que l’on est. Et à travers l’imperfection nous y découvrirons des trésors et valeurs cachées inestimables.
Voilà c’est mon cadeau à moi de moi pour la fête des mamans….ça fait du bien de partager.
Sans jugement, sans critique….
Peace, luv and…une questions de perception 🙂
P.S Peut être aimeriez vous lire un autre texte en lien avec nos rôles de parents soit: Après avoir programmé mes enfants selon des modèles préconçus de la société